Son premier combat, Clarisse le mène à sa naissance. Arrivée au monde prématurément, avec une malformation rénale, elle subit une opération qui la plonge dans le coma. Les médecins sont pessimistes, émettent l’hypothèse de la débrancher, mais ses parents s’y opposent, soutenant que leur fille est une battante. Ils voient juste. Leur petite Clarisse finit par rouvrir les yeux et, trente ans plus tard, devient la plus grande ceinture noire que le judo français féminin ait connue : quintuple championne du monde et d’Europe, triple championne de France et double médaillée d’or olympique…
Malgré ce palmarès en or massif, il aura pourtant fallu attendre Tokyo 2020 pour que Clarisse Agbegnenou soit enfin considérée comme une « déesse vivante » des tatamis. Ce manque de reconnaissance est sans doute la raison de son deuxième combat : faire en sorte que les athlètes féminines soient reconnues à leur juste valeur et considérées à égal de leurs homologues masculins. En devenant marraine de l’opération « Sport féminin toujours » en 2019, elle milite alors pour que le sport féminin bénéficie d’une meilleure exposition médiatique et que les écarts de revenus entre les deux sexes se réduisent…