École publique inégalitaire, fracturée : comment continuer à garantir l’émancipation de la jeunesse ?

Selon le Programme international pour le suivi des acquis des élèves (PISA), la France compte parmi les pays européens où les inégalités sociales de résultats scolaires sont les plus fortes, et celles-ci ne font que s’aggraver.
Alors, comment rendre l’école publique de la République plus propice à l’émancipation de ses élèves ?

Omar Zanna

C’est quoi une école publique émancipatrice ?
C’est une école dans laquelle un élève se sent bien et en sécurité. C’est un lieu de transmission, d’acquisition de savoir, mais aussi d’émancipation. S’émanciper, c’est finalement devenir autonome. C’est être à soi-même sa propre norme sans dénier autrui. L’école peut rendre cela possible si et seulement si elle autorise une forme de liberté et si elle reconnaît les différences. Par ailleurs, l’émancipation n’est possible que si l’élève est accueilli dans un espace secure, bienveillant, où le bien-être et la reconnaissance de l’autre font partie des axes de l’enseignement.

Vous défendez une pédagogie de l’empathie à l’école, en quoi consiste-t-elle ?
OZ Une pédagogie de l’empathie, c’est d’abord, pour les enseignants, une attitude, une posture professionnelle à l’égard des élèves. Cette posture consiste à comprendre l’état dans lequel se trouvent les apprenants pour leur transmettre au mieux un savoir.

 

Laurence De Cock

Quelle émancipation doit permettre l’école publique ?
L’émancipation dans le sens de permettre de prendre conscience de ses aliénations et de réfléchir à s’en débarrasser. Et faire en sorte, ainsi, de tendre vers une suppression des dominations et, donc, plus de justice sociale. C’est avec cette mission que l’école publique a été pensée à partir de la Révolution française. L’émancipation est un projet de société tout entier, avec tout ce que ça sous-entend, y compris dans le rapport à l’environnement, à l’économie, à l’altérité, tout ce qui permet à tous et à toutes de vivre bien et de façon juste.

Comment permettre à l’école publique de jouer aujourd’hui pleinement cette fonction émancipatrice ?
Dans un premier temps, il faudrait arrêter de subventionner les écoles privées, pour pouvoir financer davantage l’école publique. Ensuite, il faudrait redessiner complètement les cartes scolaires, parce que les inégalités sociales sont aussi le fait de politiques urbaines. Il faut également réaffirmer la gratuité de l’école, car l’école publique doit toujours être pensée pour les enfants qui en ont le plus besoin…

Propos recueillis par Juliette Mantelet

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TOIT, NOUS

MANIFESTE RESPECT

Respect : n. m. (latin respectus)

  • Sentiment de considération envers quelqu’un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers ; manifestations de ces égards ; Manquer de respect à quelqu’un.
  • Considération que l’on a pour certaines choses ; Le respect de la parole donnée.

Source : Larousse.fr 

Étymologiquement, le respect est le fait de se retourner pour regarder ; il implique un effort d’attention vers autrui, associé à la reconnaissance d’une dignité égale. En philosophie, Kant est l’un des premiers à avoir défendu cette notion. Pour lui, le respect est avant tout le sentiment de la dignité de la nature humaine : en respectant la dignité des autres, dans toutes leurs différences, nous nous interdisons de les juger. Comprendre le potentiel et la force du respect, c’est reconnaître sans condition la dignité humaine.

Au-delà même de la tolérance qui, elle, n’exclut ni le mépris ni la pitié, le respect lutte et agit en vertu de la dignité humaine et de la bienveillance.

Approcher début 2022 la notion de respect, et donc celle de dignité, conduit à poser un acte d’engagement au cœur de ce moment clé de transition de notre époque.

Alors que le débat démocratique insiste souvent sur l’absence de projet collectif, sur ce qui sépare les « communautés », tout en faisant l’apologie des libertés individuelles au détriment du commun, il semble indispensable de poser en valeurs cardinales le respect et la dignité, sous toutes leurs formes, à commencer par le respect de la différence.

Appuyé sur une histoire forte et exigeante, le nouveau magazine respect porte haut les couleurs du respect des autres, de la différence, de toutes et tous, c’est-à-dire de la différence en termes d’âge, de genre ou de sexe, d’orientation sexuelle, de handicap, de croyances, d’opinions, d’origine sociale, culturelle, économique…

Et dans la continuité de cet axe fondamental, le respect s’étend à tout ce qui nous entoure, à l’ensemble des sujets du temps présent au cœur desquels s’inscrit l’engagement, sous toutes ses formes.

Il s’agit ainsi :

  • Du respect des autres
  • Du respect de la différence
  • Du respect de l’environnement
  • Du respect du débat démocratique
  • Du respect des enjeux sociaux
  • Du respect des territoires

Du respect de l’entreprenariat lorsqu’il est sincèrement orienté vers son impact sur l’humain et sur la planète.

Le magazine respect s’incarne par des visages, des mouvements, des aspirations et prend la parole en la donnant à des voix uniques, singulières et collectives, rassemblées à travers des récits, des manifestes, des exclamations.

Être différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même. (Albert Camus)

En France, le respect de la dignité humaine a été érigé en principe à valeur constitutionnelle par la décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 1994.

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