L’ONG WWF a évalué les conséquences du dérèglement climatique sur la pratique du sport, et elles sont assez nombreuses. En voici quelques enseignements.
À plus de 32°, la pratique physique est déconseillée par les spécialistes, comme le rappelle WWF-France dans un rapport. Or, les périodes de canicule devraient s’intensifier dans les prochaines années, à mesure que le globe se réchauffe. Les scientifiques tirent la sonnette d’alarme, les jours de fortes chaleurs devraient se multiplier dans les prochaines années.
Par exemple : à Marseille, des jours à 32°, il devrait y en avoir, chaque année, 11 en plus, dans le cas où la hausse de la température moyenne de la planète serait de 2°. Si nous nous orientons vers une hausse de 4°, alors le thermomètre devrait afficher 32° dans la cité phocéenne 54 jours de plus, tous les ans. Le réchauffement climatique devrait impacter l’ensemble du territoire, dans le sud et l’est, mais aussi dans les cités de l’ouest et dans le nord.
Et là vous pensez que vous n’avez rien à craindre dans l’une des 60 433 salles collectives de France ? Eh bien non, la moitié des salles ont été conçues avant 1987 et elles sont inadaptés aux fortes chaleur, il faut engager des rénovations thermiques d’ampleur…
Stations de ski menacées
Par ailleurs, le niveau de la mer devrait s’élever de plus d’un mètre dans le cas d’une hausse de la température de 4°. Et à ce moment-là, 131 clubs de voile sur 576 devraient être menacés sur le littoral français. Si nous limitons la hausse du globe à +2°, 80 clubs pourraient être ainsi en danger.
Les périodes de de canicule et de sécheresse devraient en outre mettre en danger les pelouses des 43 500 terrains de sport en extérieur (dont 90 % ont des surfaces d’origine naturelle). Il y a un réel risque, écrit le WWF, s’il fait plus de 32° en journée et si le thermomètre affiche plus de 24° la nuit. Et qui dit chaleur et humidité, peut aussi signifier prolifération de champignons, notamment le pythium qui avait attaqué quelques stades de Ligue 1 il y a plusieurs années…
Les sports d’hiver devraient aussi pâtir du réchauffement climatique : en raison du réchauffement, l’épaisseur du manteau neigeux par exemple dans les Alpes va diminuer, et plusieurs dizaines de stations de sport d’hiver pourraient être menacées…
Selon le WWF, et pour toutes ces raisons, « il est donc important de mettre la lutte contre les pollutions au même niveau que la lutte contre le dopage, le fairplay, le respect des décisions d’arbitrage, en l’incluant notamment dans les règlements sportifs et en prévoyant des sanctions sportives en cas de manquement ».
Promouvoir des comportements vertueux
Et le WWF de poursuivre : « Il est primordial de prendre en compte les émissions de gaz à effet de serre induites dans chacune des décisions et politiques sportives. Que cela concerne la performance énergétique des équipements sportifs, l’excellence environnementale des grands événements sportifs internationaux, la réduction et l’optimisation des déplacements générés par la pratique sportive ou encore la transformation des pratiques alimentaires dans les événements sportifs, l’ensemble des activités sportives doivent être alignées avec les objectifs de l’Accord de Paris. »
Il convient pour l’ONG de « d’intégrer dans les critères de sélection une analyse du coût environnemental et économique de l’ensemble du cycle de vie du projet ou de l’équipement sportif en question, et non uniquement de la construction ou la mise en service de celui-ci ».
WWF incite enfin les sportifs à « mettre en valeur et promouvoir des comportements à faible impact sur l’environnement, que cela se matérialise via des contenus pédagogiques, dans les réglementations sportives, dans le spectacle télévisuel ou encore en proscrivant la publicité des marques et produits les plus polluants à travers le sponsoring sportif », comme a pu le faire Paul Pogba ou Ronaldo lors de points presse à l’Euro 2020.