En 2024, les collectivités devront proposer une solution à leurs habitants pour qu’ils valorisent leurs déchets organiques. Des associations s’y mettent déjà pour avancer le schmilblick. Notamment à Amiens, avec Les Recyclettes, dont la structure produit du compost.
D’ici le 1er janvier 2024, toutes les collectivités devront proposer une solution permettant aux habitants de séparer les déchets organiques, parfois issus d’un gaspillage alimentaire, des ordures ménagères et de les valoriser. Toutes les communes ne mettront pas en place un service de collecte en porte-à-porte, trop coûteux, mais elles devront installer, par exemple, des composteurs partagés au pied des immeubles et sur la voie publique. La France a accumulé de nombreux retards, mais certains acteurs locaux tentent de trouver des solutions. Un engagement citoyen utile pour faire bouger les lignes et les pouvoirs publics, parfois en retard.
« On déconstruit certaines idées reçues »
À Amiens, l’association des Recyclettes forme les habitants au compostage. Partenaire de la métropole, l’association incite les voisins à se lancer ensemble durablement. Les plus motivés désirent produire du compost pour l’utiliser dans leur jardin ou pour leurs pots de fleurs, d’autres souhaitent simplement valoriser épluchures de légumes et restes alimentaires. D’autres, encore, sautent le pas après avoir été convaincus après une discussion, comme nous le raconte Joséphine Halle : « On déconstruit parfois certaines idées reçues. Non, le bac à compost n’attire pas les rats ; non, il ne dégage pas de mauvaises odeurs quand il est bien préparé. Et, oui, on peut y laisser des restes d’agrumes contrairement à ce que certains avancent. »
Depuis fin 2019, l’association toque aussi à la porte d’une quinzaine de professionnels, tant des restaurateurs (restés ouverts depuis le début de la pandémie) que des restaurants d’entreprises, par exemple, pour leur proposer des bacs de tri. L’enjeu : les sensibiliser et les former au compostage pour qu’ils s’y mettent, mais aussi pour récupérer (en vélo) les biodéchets. L’association s’en sert pour fabriquer du compost dans un jardin partagé, avec l’apport de bois broyé d’un paysagiste. Les membres de l’association du Bout d’la rue, qui s’occupent du lieu partagé, enrichissent ainsi leur parcelle.