Virginie Salmen, codirectrice de ViensVoirMonTaf

Virginie Salmen, codirectrice de ViensVoirMonTaf

La rentrée est passée déjà et le brevet est encore loin, mais, pour les élèves qui terminent leur collège, une épreuve les attend pour les prochaines semaines, trouver un stage de troisième. Le « fameux stage de troisième », comme le dit Virginie Salmen. À vrai dire ça n’est pas la même épreuve pour tous, que les parents aient un réseau ou pas. Ce qu’a pu constater Virginie Salmen grâce à une amie professeure dans un collège en zone d’éducation prioritaire : « Dans les classes de REP+, si vous faites un sondage à main levée, 4 élèves sur 5 ont des parents ouvriers ou inactifs qui ne peuvent les aider à trouver un stage correspondant à leurs attentes. » La première idée est donc d’ouvrir leur propre carnet d’adresses aux collégiens des quartiers populaires. Les deux cofondatrices, Virginie Salmen et Mélanie Taravant, sont journalistes et remuent ciel et terre pour les aider. Et ça marche ! Les deux amies se lancent alors dans la création d’une association ViensVoirMonTaf et d’un site qui recense des annonces de stages qu’elles diffusent aux élèves sans réseau. Mais ça ne suffit pas : « Ils sont tellement dans l’autocensure qu’ils n’osent pas postuler, ils nous disent ça n’est pas mon monde, je ne vais pas y arriver… »

Alors, elles décident d’aller plus loin, et montent des ateliers dans les collèges pour accompagner durant un an des élèves entre la 4e et la 3e, leur apprendre des savoir-faire et des savoir-être, leur ouvrir un horizon de possibilités : « Ça va bien au-delà du stage de 3e, ce sont des jeunes de 14 ou 15 ans qui pour la première fois se disent c’est possible, monter à Paris ou à Lyon ou à Grenoble, c’est possible, cette entreprise très prestigieuse, c’est possible, ce métier dont je rêve, c’est possible… » Jusqu’à la lune ? Peut-être… Une jeune fille a rencontré nos équipes au stage dating de Lyon et a interpellé Virginie sur le fait qu’il n’y avait pas ce qu’elle cherchait. Elle voulait devenir la première femme noire astronaute française. Les équipes de ViensVoirMonTaf l’ont prise au mot et lui ont trouvé un stage à l’Isae-Supaero, l’école d’ingénieurs toulousaine qui forme entre autres au métier d’astronaute. Depuis, elle a rencontré Thomas Pesquet et son parcours scolaire brillant lui permettra peut‑être de devenir un jour ce qu’elle a toujours rêvé d’être.

Cet article est extrait de respect 07, numéro qui explore l’accueil et hospitalité. Exclusivement disponible sur la boutique respect :

respect 07
BIENVENUE ?

MANIFESTE RESPECT

Respect : n. m. (latin respectus)

  • Sentiment de considération envers quelqu’un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers ; manifestations de ces égards ; Manquer de respect à quelqu’un.
  • Considération que l’on a pour certaines choses ; Le respect de la parole donnée.

Source : Larousse.fr 

Étymologiquement, le respect est le fait de se retourner pour regarder ; il implique un effort d’attention vers autrui, associé à la reconnaissance d’une dignité égale. En philosophie, Kant est l’un des premiers à avoir défendu cette notion. Pour lui, le respect est avant tout le sentiment de la dignité de la nature humaine : en respectant la dignité des autres, dans toutes leurs différences, nous nous interdisons de les juger. Comprendre le potentiel et la force du respect, c’est reconnaître sans condition la dignité humaine.

Au-delà même de la tolérance qui, elle, n’exclut ni le mépris ni la pitié, le respect lutte et agit en vertu de la dignité humaine et de la bienveillance.

Approcher début 2022 la notion de respect, et donc celle de dignité, conduit à poser un acte d’engagement au cœur de ce moment clé de transition de notre époque.

Alors que le débat démocratique insiste souvent sur l’absence de projet collectif, sur ce qui sépare les « communautés », tout en faisant l’apologie des libertés individuelles au détriment du commun, il semble indispensable de poser en valeurs cardinales le respect et la dignité, sous toutes leurs formes, à commencer par le respect de la différence.

Appuyé sur une histoire forte et exigeante, le nouveau magazine respect porte haut les couleurs du respect des autres, de la différence, de toutes et tous, c’est-à-dire de la différence en termes d’âge, de genre ou de sexe, d’orientation sexuelle, de handicap, de croyances, d’opinions, d’origine sociale, culturelle, économique…

Et dans la continuité de cet axe fondamental, le respect s’étend à tout ce qui nous entoure, à l’ensemble des sujets du temps présent au cœur desquels s’inscrit l’engagement, sous toutes ses formes.

Il s’agit ainsi :

  • Du respect des autres
  • Du respect de la différence
  • Du respect de l’environnement
  • Du respect du débat démocratique
  • Du respect des enjeux sociaux
  • Du respect des territoires

Du respect de l’entreprenariat lorsqu’il est sincèrement orienté vers son impact sur l’humain et sur la planète.

Le magazine respect s’incarne par des visages, des mouvements, des aspirations et prend la parole en la donnant à des voix uniques, singulières et collectives, rassemblées à travers des récits, des manifestes, des exclamations.

Être différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même. (Albert Camus)

En France, le respect de la dignité humaine a été érigé en principe à valeur constitutionnelle par la décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 1994.

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