Celle ou celui qui va (peut-être) changer le monde
En partenariat avec Pioche! Magazine – À 39 ans, cet ingénieur de formation a conçu des bateaux en matériaux éco-responsables et navigué à travers le monde avant de découvrir sa vocation : explorateur de modes de vie durables. Cet automne, il a choisi d’aller s’isoler quatre mois dans le désert avec son acolyte Caroline Pultz, pour tenter de survivre en autonomie totale sans produire aucun déchet, grâce aux technologies low-tech les plus ingénieuses.
Comment nos modes de vie peuvent-ils s’adapter aux changements climatiques et à l’exigence de sobriété ? Pour Corentin de Chatelperron, ingénieur-navigateur-explorateur de 39 ans, la réponse réside dans les low-tech, ces technologies pensées pour répondre à nos besoins primaires en restreignant au maximum la consommation d’énergie et la production de déchets. Pour le prouver, le Breton s’est lancé en 2018 dans un défi totalement inédit : vivre en autonomie complète pendant quatre mois sur une plateforme de 60 mètres carrés en bambou ancrée au large de la Thaïlande, avec pour seule compagnie deux poules, une canne et une trentaine d’outils low-tech. Son objectif est alors de prouver qu’il est possible de répondre à l’ensemble des besoins vitaux en eau, en nourriture et en énergie d’un être humain, sans polluer ni produire de déchet. « C’est en lisant un article décrivant Space X, le programme d’Elon Musk pour coloniser Mars que la première idée de la biosphère a émergé », explique-t-il au site Outside.fr. « Pourquoi aller sur Mars, planète désertique, gelée, irrespirable et lointaine quand on a une planète si belle et tant de problèmes à résoudre ? Comment peut-on penser à la gestion d’une autre planète quand la nôtre est si mal gérée ? », résume l’explorateur, qui en a tiré un documentaire, 4 mois sur ma biosphère, racontant ces 120 jours passés à cultiver de la spiruline, élever des grillons, récolter des œufs et à désaliniser de l’eau de mer. À l’issue de cette aventure, malgré les invasions de parasites, la mort d’une de ses poules et les difficultés rencontrées pour faire fonctionner en harmonie son « team building inter espèces », Corentin de Chatelperron ne développe aucune carence. Et décide donc de consacrer sa carrière à l’exploration de nouveaux modes de vie…
Par Célia Laborie