crédit : cie le vert galant

Et si un autiste pouvait sauver le monde ?

Je rêvais d’un autre monde, est une pièce de théâtre aux accents de fin du monde, dans laquelle deux personnes avec autisme ont pour mission de créer une société nouvelle. Un spectacle qui nous aide à changer de regard sur l’autisme. Rencontre avec le créateur de la pièce Benjamin Oppert, metteur en scène associé à la compagnie Le vers galant.

Comment est née l’idée de cette pièce ?
J’ai travaillé 12 ans dans le secteur médico-social et au contact des publics en situation de handicap. Au cours d’un évènement, j’ai rencontré Josef Schovanec, autiste Asperger, qui parle plusieurs langues et qui raconte ses difficultés relationnelles dans ses livres. Mais il y partage aussi ses formidables aptitudes et sa façon de voir le monde. J’ai été touché par son authenticité et je me suis dit : et si c’était un homme comme lui qui nous gouvernait ? Cela a été le point de départ du projet d’écriture. Je voulais écrire une pièce décalée, surréaliste. Les comédiens ne sont pas autistes et leur performance est vraiment incroyable. Si la compagnie n’a pas fait appel à des artistes autistes, c’est parce qu’ils sont très souvent sollicités pour jouer uniquement des rôles d’autistes, et ils en ont assez, à juste titre, car c’est une forme de stigmatisation.

Quel message souhaitez-vous faire passer à travers cette œuvre ?
La pièce questionne la norme et valorise la différence qui est une richesse pour la société. Elle bouscule vraiment les repères et la vision que nous avons de l’autisme et des autistes. La pièce sera aussi disponible en librairie à partir du 8 avril. Le texte est édité par les Editions de l’Avant-Scène Théâtre. Il a été mis au programme des élèves de 3e des collèges Condorcet de Maisons-Alfort (Val-de-Marne) et Maria Callas de Courtry (Seine-et-Marne). J’anime des ateliers dans les collèges et les lycées, j’interviens avec des adultes en situation de handicap et leurs proches pour créer du lien à travers l’écriture, la lecture, le théâtre. Je crois au théâtre citoyen, à sa dimension pédagogique.

Je rêvais d’un autre monde sera en tournée, le 8 avril à Saint-Pierre-du-Mont (Landes), le 19 mai à Trelon (Nord) et le 22 mai à Calais, le 10 septembre à Amiens. Plus d’informations ici.

MANIFESTE RESPECT

Respect : n. m. (latin respectus)

  • Sentiment de considération envers quelqu’un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers ; manifestations de ces égards ; Manquer de respect à quelqu’un.
  • Considération que l’on a pour certaines choses ; Le respect de la parole donnée.

Source : Larousse.fr 

Étymologiquement, le respect est le fait de se retourner pour regarder ; il implique un effort d’attention vers autrui, associé à la reconnaissance d’une dignité égale. En philosophie, Kant est l’un des premiers à avoir défendu cette notion. Pour lui, le respect est avant tout le sentiment de la dignité de la nature humaine : en respectant la dignité des autres, dans toutes leurs différences, nous nous interdisons de les juger. Comprendre le potentiel et la force du respect, c’est reconnaître sans condition la dignité humaine.

Au-delà même de la tolérance qui, elle, n’exclut ni le mépris ni la pitié, le respect lutte et agit en vertu de la dignité humaine et de la bienveillance.

Approcher début 2022 la notion de respect, et donc celle de dignité, conduit à poser un acte d’engagement au cœur de ce moment clé de transition de notre époque.

Alors que le débat démocratique insiste souvent sur l’absence de projet collectif, sur ce qui sépare les « communautés », tout en faisant l’apologie des libertés individuelles au détriment du commun, il semble indispensable de poser en valeurs cardinales le respect et la dignité, sous toutes leurs formes, à commencer par le respect de la différence.

Appuyé sur une histoire forte et exigeante, le nouveau magazine respect porte haut les couleurs du respect des autres, de la différence, de toutes et tous, c’est-à-dire de la différence en termes d’âge, de genre ou de sexe, d’orientation sexuelle, de handicap, de croyances, d’opinions, d’origine sociale, culturelle, économique…

Et dans la continuité de cet axe fondamental, le respect s’étend à tout ce qui nous entoure, à l’ensemble des sujets du temps présent au cœur desquels s’inscrit l’engagement, sous toutes ses formes.

Il s’agit ainsi :

  • Du respect des autres
  • Du respect de la différence
  • Du respect de l’environnement
  • Du respect du débat démocratique
  • Du respect des enjeux sociaux
  • Du respect des territoires

Du respect de l’entreprenariat lorsqu’il est sincèrement orienté vers son impact sur l’humain et sur la planète.

Le magazine respect s’incarne par des visages, des mouvements, des aspirations et prend la parole en la donnant à des voix uniques, singulières et collectives, rassemblées à travers des récits, des manifestes, des exclamations.

Être différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même. (Albert Camus)

En France, le respect de la dignité humaine a été érigé en principe à valeur constitutionnelle par la décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 1994.

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