Situé dans le Haut-Rhin, à Kingersheim, le premier garage solidaire lancé par l’Armée du salut s’adresse à toutes les personnes en situation de précarité ayant besoin d’un véhicule pour aller travailler.
Un garage pour favoriser le retour à l’emploi
Trop chère à l’achat, à la location ou à l’entretien, de nombreux Français doivent se priver de voiture. Pourtant, pour 21 % des demandeurs d’emploi, la mobilité constitue le frein majeur à leur retour à une activité professionnelle. C’est en partant de ce constat que l’Armée du salut a décidé de lancer son premier garage solidaire à Kingersheim, dans la banlieue de Mulhouse. Une agglomération qui « concentre de nombreux bénéficiaires de minima sociaux, publics pour lesquels les besoins en mobilité et recherche d’emploi sont importants », insiste Nathalie Saby, chargée de développement à la Fondation de l’Armée du salut.
Ce garage n’est pas ouvert à tout le monde, mais uniquement aux personnes en situation de précarité ayant besoin d’un véhicule pour se rendre au travail ou à une formation professionnelle, et sous prescription de Pôle emploi ou de la Collectivité européenne d’Alsace. Les clients doivent donc justifier percevoir les minima sociaux, le RSA ou l’aide à l’allocation du retour à l’emploi, pour profiter des prestations du garage.
Des services à coûts réduits
S’appuyant sur des dons de voitures de particuliers et d’entreprises, qui bénéficient en échange d’une déduction fiscale à hauteur de la valeur du véhicule (à laquelle on enlève les coûts des réparation), le garage les remet en état pour ensuite les proposer à la vente et, très prochainement, à la location. « Aujourd’hui, on a une douzaine de voitures disponibles à la vente, et 5 véhicules qui le sont à la location, détaille le chef d’atelier Clément Ferreira Da Silva. Il faut compter en moyenne entre 1 000 et 2 000 euros pour l’achat d’un véhicule, et 20 euros journaliers pour une location, dont 15 euros sont pris en charge par nos partenaires. Ce qui revient à un forfait de 5 euros par jour pour le locataire. »
Outre ces prestations de concession, l’établissement répare et entretient également les véhicules à moindre coût, comme le précise le chef d’atelier : « On est à 30 euros par heure de main-d’œuvre, contre 60-80 euros dans un garage classique. »
Un Atelier chantier d’insertion qui recrute
Le garage solidaire étant une nouvelle activité du chantier d’insertion de l’Armée du salut de Kingersheim (l’activité principale est une recyclerie), il recrute lui aussi des personnes éloignées du travail et les forment entre autres aux métiers de la mécanique. À ce jour, deux secrétaires et trois mécaniciens en insertion sont encadrés par Clément Ferreira Da Silva. Le garage solidaire de Kingersheim est le premier du nom à ouvrir ses portes dans le Haut-Rhin, une zone d’emploi qui compte près de 8 % de chômage. Objectif du garage : aider 200 personnes en situation de précarité en 2022.