Comment va évoluer le climat dans les prochaines décennies et quelles en seraient les répercussions en France ? Selon de nombreux scientifiques, le scénario d’ici 2050 est plus ou moins écrit, même en cas de fortes réductions de gaz à effet de serre. Petit rappel des faits, en quelques chiffres.
Après deux semaines la COP26 s’est achevée samedi soir à Glasgow, au Royaume-Uni. Sur un constat plutôt d’échec, selon experts et ONG. Le texte final demande des «réductions rapides, fortes et soutenues des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), dont des réductions d’émissions de CO2 de 45 % en 2030 par rapport au niveau de 2010 et à la neutralité carbone vers le milieu du siècle ».
Or, selon les estimations de l’ONU, si tous les États respectaient leurs plans d’action climatique pour 2030, le monde s’orienterait vers un réchauffement… de 2,7 °C, d’ici la fin du siècle. Pour les Nations unies, les nouveaux engagements de neutralité carbone change la donne, mais pas de beaucoup. Les grands de ce monde pourraient limiter la hausse de la température à 2,1 °C. Une hausse qui aurait de nombreux impacts sur la Terre, comme le rappellent les chercheurs.
+1,09°
Le dernier rapport du Giec, paru en août 2021, l’a rappelé : les scientifiques ont d’ores et déjà observé une hausse de +1,09°C par rapport au début de l’ère préindustrielle. La barre des 1,5° devrait être atteinte plus rapidement que prévu, dans les années 2030, au rythme actuel du réchauffement. Pour rappel, l’accord de Paris, à la COP21, en 2015, visait à limiter la hausse de la température moyenne du globe par rapport à la période préindustrielle « bien en deçà de 2 °C », et si possible à +1,5 °C.
Baisse des jours anormalement froids en hiver
- Entre 1 et 6 jours en moins
- Moins d’enneigement en montagne à basse altitude
- Hausse du nombre d’avalanches en plein hiver à haute altitude et de neige humide.
Hausse du nombre de jours chauds (= 25°C) et des épisodes de canicules
- Plus de 5 jours chauds sur tout le territoire (de 5 à 10 jours dans le Sud-Est)
- Après 2050, plus d’épisodes de canicules comme en 2003, et des pointes à 50°, à certains endroits
Risque d’incendies accru
- 2021 : 10-40 jours de risque extrême d’incendies dans le Sud-Est
- 2060 : 10-20 jours de risque extrême sur tout le territoire et 90 jours dans le Sud-Est
Hausse du niveau de la mer
de 60 cm à 1 m à la fin du siècle par rapport au début du XXe siècle.
- Aggravation des phénomènes de submersions permanentes (de zones basses, de marais côtiers) et temporaires (tempêtes marines)
- Des régions plus à risque comme la côte des Hauts-de-France, de Calais à Dunkerque, la façade atlantique, de Saint-Nazaire à Arcachon, et au niveau de la Méditerranée, de Perpignan à Fos-sur-Mer.
- Augmentation de la salinité des cours d’eau en raison des submersions de l’eau de mer sur le littoral
Répercussions économiques
- Sècheresse agricole : selon l’INRA, les facteurs climatiques seraient responsables de 30 à 70 % de la stagnation des rendements de blé
- La hausse de la concentration de CO2 a un impact sur la qualité nutritive (zinc, fer)
- Baisse de l’enneigement et impact sur le tourisme hivernal de montagne
- Le réchauffement et la raréfaction des eaux de surface pourront impacter le tourisme des bords de mer, des lacs et des rivières sur le littoral atlantique (eaux impropres à la baignade, disparition de plages)
Sources : rapport sénatorial de prospective sur l’adaptation de la France aux dérèglements climatiques à l’horizon 2050, Agence européenne de l’environnement, rapport du Giec.