Philoxime
Capture d'écran YouTube

Philoxime, le philosophe youtubeur qui débat sur le climat

Les écogestes sont-ils futiles ? Rouler en SUV, c’est mal ? Une loi climat à quoi bon ? Voilà les questions que se pose Philoxime, sur YouTube. Derrière ce pseudo se cache Maxime Landrecht, professeur de philosophie et d’éthique, titulaire d’un doctorat de droit, et chercheur associé à l’université de Louvain en Belgique. Son objectif ? Nous aider à mieux penser la complexité d’un monde en pleine crise climatique.

Comment est née l’idée de cette chaîne ?
Je réfléchissais déjà à une manière un peu innovante d’enseigner la philo dans mes cours d’éthique à l’université de Louvain, en Belgique, où je suis un adepte de la « classe inversée ». Concrètement, la théorie est vue à la maison (en visionnant les vidéos), ce qui laisse davantage d’espace en classe pour l’échange et le débat avec les étudiants. L’idée d’une chaîne YouTube est née dans la foulée de ces cours, pour rendre accessible au plus grand nombre l’éthique, appliquée notamment au climat. C’était aussi ma façon de contribuer à mon échelle à améliorer la façon dont on débat des sujets environnementaux, et je pense que ça répond à une demande parce que j’ai reçu énormément de retours enthousiastes.

L’éthique nous permet d’y voir plus clair, en nous incitant à nous questionner sur les choix à faire autour de ces débats ou de ces politiques climatiques.

Quelle place pour le débat dans nos sociétés aujourd’hui ?
Je dirais qu’il y a une polarisation assez forte, non seulement entre les sensibilisés à l’écologie et les autres, mais aussi entre les militants pour le climat eux-mêmes : en particulier entre ceux qui défendent les petits gestes individuels et ceux qui dénoncent le système et plaident pour l’engagement politique (un débat trop souvent binaire et caricatural, que je discute dans une vidéo). Il y a aussi les négociations complexes au niveau international, lors des COP, sur la responsabilité des pays du Nord ou du Sud, des pays exportateurs ou importateurs, etc. Nous sommes face à des enjeux qui exigent de nombreuses connaissances scientifiques, beaucoup de technicité (et aussi de com’) autour, par exemple, du calcul de l’empreinte carbone ou de la notion de « neutralité carbone ». L’éthique nous permet d’y voir plus clair, en nous incitant à nous questionner sur les choix à faire autour de ces débats ou de ces politiques climatiques. Mieux saisir ces enjeux permet d’éviter de se perdre dans des débats parfois confus, et arriver à cerner les actions ou les politiques à la hauteur de l’urgence climatique.

La philosophie peut-elle sauver la planète ?
La philosophie est un outil essentiel pour comprendre le monde. Malheureusement aujourd’hui, en raison du programme, la philo telle qu’elle est enseignée au lycée reste trop souvent centrée sur les grands auteurs et les concepts classiques, sans les ancrer dans le réel. Les élèves apprennent à disserter à partir des classiques, plus qu’à réfléchir par eux-mêmes. Pourtant, la philosophie, et surtout la philo morale ou politique, est une discipline passionnante qui a beaucoup de choses à nous dire sur le monde, sur les enjeux sociaux et environnementaux actuels, et c’est ce que j’essaie de transmettre sur Youtube.

MANIFESTE RESPECT

Respect : n. m. (latin respectus)

  • Sentiment de considération envers quelqu’un, et qui porte à le traiter avec des égards particuliers ; manifestations de ces égards ; Manquer de respect à quelqu’un.
  • Considération que l’on a pour certaines choses ; Le respect de la parole donnée.

Source : Larousse.fr 

Étymologiquement, le respect est le fait de se retourner pour regarder ; il implique un effort d’attention vers autrui, associé à la reconnaissance d’une dignité égale. En philosophie, Kant est l’un des premiers à avoir défendu cette notion. Pour lui, le respect est avant tout le sentiment de la dignité de la nature humaine : en respectant la dignité des autres, dans toutes leurs différences, nous nous interdisons de les juger. Comprendre le potentiel et la force du respect, c’est reconnaître sans condition la dignité humaine.

Au-delà même de la tolérance qui, elle, n’exclut ni le mépris ni la pitié, le respect lutte et agit en vertu de la dignité humaine et de la bienveillance.

Approcher début 2022 la notion de respect, et donc celle de dignité, conduit à poser un acte d’engagement au cœur de ce moment clé de transition de notre époque.

Alors que le débat démocratique insiste souvent sur l’absence de projet collectif, sur ce qui sépare les « communautés », tout en faisant l’apologie des libertés individuelles au détriment du commun, il semble indispensable de poser en valeurs cardinales le respect et la dignité, sous toutes leurs formes, à commencer par le respect de la différence.

Appuyé sur une histoire forte et exigeante, le nouveau magazine respect porte haut les couleurs du respect des autres, de la différence, de toutes et tous, c’est-à-dire de la différence en termes d’âge, de genre ou de sexe, d’orientation sexuelle, de handicap, de croyances, d’opinions, d’origine sociale, culturelle, économique…

Et dans la continuité de cet axe fondamental, le respect s’étend à tout ce qui nous entoure, à l’ensemble des sujets du temps présent au cœur desquels s’inscrit l’engagement, sous toutes ses formes.

Il s’agit ainsi :

  • Du respect des autres
  • Du respect de la différence
  • Du respect de l’environnement
  • Du respect du débat démocratique
  • Du respect des enjeux sociaux
  • Du respect des territoires

Du respect de l’entreprenariat lorsqu’il est sincèrement orienté vers son impact sur l’humain et sur la planète.

Le magazine respect s’incarne par des visages, des mouvements, des aspirations et prend la parole en la donnant à des voix uniques, singulières et collectives, rassemblées à travers des récits, des manifestes, des exclamations.

Être différent n’est ni une bonne ni une mauvaise chose. Cela signifie simplement que vous êtes suffisamment courageux pour être vous-même. (Albert Camus)

En France, le respect de la dignité humaine a été érigé en principe à valeur constitutionnelle par la décision du Conseil constitutionnel du 27 juillet 1994.

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